SUSAN SONTAG À PROPOS DE WARHOL
"Il est révélateur qu'Andy Warhol, expert en matière de mort et grand prêtre des délices de l'apathie, ait été attiré par les articles de presse rendant compte de morts violentes (accident de voiture, catastrophes aériennes, suicides, exécutions). Pourtant, ses sérigraphies excluaient la mort causée par la guerre. La photographie, dans un journal, d'une chaise électrique en gros plan ou le gros titre d'un tabloïd proclament "Un jet s'écrase : 129 morts" avaient sa faveur. Mais, "Bombardements sur Hanoï", non. La seule sérigraphie qui fasse référence à la violence de la guerre est d'une photographie qui avait pris valeur d'icône - autrement dit, de cliché : l'image d'un champignon atomique reproduite en série sur le modèle dune planche de timbres-postes (comme les visages de Marilyn Monroe, de Jackie Bouvier-Onassis, de Mao Tsé-toung) pour illustrer l'opacité, la fascination et la banalité de la chose."
Regarding the Pain of Others, 2002, p. 109.
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